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« Emmanuel Macron : Il va finir épidémiologiste  »… Ou pas…

Fin janvier 2021, Emmanuel Macron avait refusé de reconfiner. Un « pari », apprendra-t-on de la part de son entourage. Il faut dire que, selon un article de Maxence Lambrecq sur France Inter, Emmanuel Macron avait acquis des super-pouvoirs en matière d’épidémiologie. Il surpassait désormais les chercheurs, médecins et autres épidémiologistes, dont on se demandait d’ailleurs à quel titre ils pouvaient bien intervenir et donner leur avis sur la pandémie.

« « Il va finir épidémiologiste », s’amuse un ministre. « Les chiffres lui donnent raison. Le confinement, ç’eut été la solution de facilité, la mesure de confort. » Un autre ministre, participant aux Conseils de défense, ajoute : « Si on avait écouté tous les ‘Cassandre’, on serait en train de travailler avec nos enfants sur les genoux depuis trois semaines. »», écrivait Maxime Lambrecq.

« « Macron s’est tellement intéressé au Covid », ajoute un conseiller du pouvoir, « qu’il peut challenger les scientifiques, poser la question qui les déstabilise ». « De toute façon, si vous ne rentrez pas dans le sujet », explique un ministre, « vous êtes infoutu de prendre une décision politique. Désormais, le Conseil scientifique n’est plus premier dans l’arbitrage. » »

Voila. C’était dit : le conseil scientifique, groupuscule de Cassandres n’avait plus le poids qu’il avait indûment pris au début de la pandémie. Pourquoi donc se reposer sur la science quand on peut faire des paris ?

« « Maintenant, nous sommes sortis de la zone de danger, se félicite un conseiller du pouvoir. Il nous a fait gagner au moins deux semaines, et s’il fallait reconfiner à cause des variants, les Français ne lui en feraient pas le reproche. » », concluait l’article. 

 

Patatras !… La troisième vague s’est peu à peu installée alors que tous les personnels soignants avec une once de logique criaient au loup – ces Cassandres – avertissant de la catastrophe qui venait…

Le pari est perdu. Il a un coût. Comme tout pari. Entre le 31 janvier et le 24 mars, ce sont 16.877 personnes qui ont perdu la vie.

Le 26 mars, la Voix du Nord rappelait, avec l’aide de l’AFP, l’étendue des dégâts :

« Poussé par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, le virus a progressé quasiment partout en France en mars, un scénario prévu par les épidémiologistes dès janvier. Le nombre de malades en réanimation a dépassé jeudi les 4 700 personnes et se rapproche du pic de la deuxième vague à l’automne (4 900). Et la barre des 200 000 nouveaux cas de Covid a été dépassée la semaine dernière, une première depuis début novembre. ». 

Le patron des épidémiologistes français était apparu la veille en début de nuit dans les étranges lucarnes pour, avec toute l’humilité qui sied aux hommes politiques, exposer son point de vue sur la situation :

« Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France parce qu’il n’y a pas eu l’explosion qui était prévue par tous les modèles (…) Je n’ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec », assurant que les mesures de freinage actuelles « Dedans avec les miens, dehors en citoyen »), sont « très fortes ».

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